tchou tchou in myanmar

Quand je voyage, j adore les transports en train. Au Myanmar, je ne pouvais pas le louper (malgre la polemique que cela peut provoque chez certains voyageurs). Je l ai pris 2 fois : la premiere pour faire le trajet Pyin U Lwin – Kyaukme. 5 heures de train pour une meme pas 100 km avec un passage sur le Gokteik Viaduc. La seonde pour faire Inle lake – Yangoon : 31 heures de train pour 660 km.

Moi : Bonjour, je voudrais un billet de train pour Yangoon en ordinary class (correspond a la seconde classe).

Le guichetier : Oui donnez moi votre passeport. Je vais vous faire votre billet en upper class.

Moi : Non non, je veux etre en ordinary class.

Le guichetier : C est pas possible. En ordinary class, les sieges sont en bois, il n y a pas de matelas. Vous aurez du mal a dormir.

Moi : Non, non, c est pas grave, je veux un ticket en ordinary class.

Lui : Mais dans l ordinary class, il y aura des marchandises, du bruit. C est mieux pour vous d aller en upper class. Et puis les toilettes ne sont pas propres et ne sentent pas bon.

Moi : Merci, mais je veux un  ticket en ordinary class.

Lui (il semble gene) : Tres bien, mais vous seriez mieux en upper class.   

Et le train, c est une experience unique et humainement genialissime. Le contact est assez facile a nouer avec les gens : on mange ensemble, on dort ensemble, bref on vit ensemble pendant quelques heures. Les vendeurs ambulants animent les wagons et crient pour vanter leurs produits. Ils nous font essayer leurs remedes contre la toux, nous mettent un peu de parfum...en vain, les ventes ne me paraissent pas tres fructueuses pour eux.

Le train est lent tres lent (entre 15 et 20 km/h), au moins on peut admirer les paysages. A l’approche d’un tunnel, le train s’arrete. Il repart en arriere jusqu’a la precedente gare. On repart vers le tunnel. On s’arrete de nouveau. On repart en arriere. Et ceci 5 fois ! Les birmans ont tente de m’expliquer la raison, j’ai pas compris. Excepte le fait que c’est normal.

Je suis assise entre 3 jeunes birmans et a cote il y a un couple. Ce dernier tient un petit magasin a cote de Yangoon. Ils se ravitaillent a chaque arret du train : des dizaines de jackfruits, des cantaloups, des ananas... Et ce ne sont pas les seuls, mon compartiment est envahi de nourritures, de sacs de marchandises. Le train bouge tellement que les birmans attachent leurs sacs avec des ficelles afin qu ils ne tombent pas.

Parfois, j ai l’impression d’etre dans un bateau car le train tangue de gauche a droite. Ou bien j’ai comme cette sensation d etre au galop sur un cheval : on est secoue et on fait des petits sauts successifs de quelques centimetres !

A chaque fois dans le wagon, je suis un peu l’attraction : ils m’offrent des cigarettes (oui on fume dans le train !), a manger, une fille de mon wagon vient meme m’offrir un porte-bonheur. Lors d’un arret, une dame vient me voir me prend les mains et me dit « thank you for visit my country, thank you ». Pendant le trajet, ils me montrent des photos de leurs familles. Moi, J’ai pas de photos (pour le prochain voyage, definitivement je n’oublierais pas d en apporter). La seule que j ai, c’est la photo de groupe de ma soiree surprise de depart  (Merci S., elle m’a « sauvee » plus d une fois) d’un cote et de l’autre Ste Therese de Lisieux (je me demande d’ailleurs toujours pourquoi !).

La nuit pointe le bout de son nez. Entre les secousses, le vent et le siege en bois, je ne trouve pas vraiment le sommeil. Les banquettes sont faites pour 2 personnes. Mon adorable voisin me cede sa place pour que je puisse m’allonger un peu. Je refuse fortement bien évidemment, mais il insiste, il ira dormir ailleurs. Mon voisin d’en face me fait un petit oreiller pour ne pas que ma tete repose sur le bois.

En ordinary class, je m’endors comme une princesse tout en etant secouee bercee. Definitivement, je n’ai rien a envier a l’upper class.

Nb : les toilettes etaient aussi « propres » que dans le TGV